A voir : Une dinguerie nommée Perplexe mise en scène par Bruno Marchand

A voir : Une dinguerie nommée Perplexe mise en scène par Bruno Marchand

A voir : Une dinguerie nommée Perplexe mise en scène par Bruno Marchand

Ils sont quatre, huit, douze, seize, et même beaucoup plus et seulement quatre comédiens. La dinguerie nommée Perplexe mise en scène par Bruno Marchand a été mon régal du soir. Comme il est bon d’être spectatrice de ce texte kaléidoscopique joué avec talent et générosité. L’auteur, Marius Von Mayenburg écrit donc une comédie absurde qui ne l’est pas tant que ça. C’est l’histoire de plusieurs histoires ou de plusieurs situations sans histoires, c’est l’histoire de quatre comédiens, personnes, personnages sans histoires qui se racontent des histoires sans queue ni tête. (ou presque) auxquelles on croit. Il faut le voir pour le croire, et ça marche.

On est propulsé dans un espace polyvalent et des personnages polymorphes qui donnent l’occasion de rire d’être ému époustouflé désaxé, désarçonné, abasourdi.

Vous y verrez un élan en rut, Platon, Hélène, Nietzsche, Constance, Darwin, Sébastien, un volcan incarné, Fabrice, toute une galerie de scènes qui disent l’illusion du théâtre et toute sa puissance à faire vivre le vrai comme le faux. Le chassé-croisé du jeu et du non-jeu dit la porosité du texte de théâtre, en mimesis impossible du réel.

Et pourtant, on aura tout essayé, les comédiens Hélène Cerles, Constance Mathillon, Fabrice Roumier, Sébastien Saint-Martin portent leur propre nom dans la pièce. Un nom, est-ce une identité ? Ce ne sont pas quatre personnages en quête d’auteur mais de metteur en scène. Leur être peut-il exister sans être guidé ? faut-il un grand horloger, un démiurge, un Dieu pour savoir pourquoi l’on existe…. Ou ne sommes-nous que des influx électriques perceptibles par des synapses comme l’explique Constance ?

Le jeu des comédiens révèle au détour d’une porte qui s’ouvre un Tati qui s’ignore (Sébastien), une Ionesco endormie (Constance), une réincarnation épisodique de Louis de Funès (Fabrice) et une Phèdre candide (Hélène) ; de scène en scène la pièce met en abyme l’histoire du théâtre, de son quatrième mur, de ses conventions à la fois absurdes et belles comme la condition humaine  : nous voilà en train de parler à voix haute comme si quelqu’un nous écoutait.

 Aparté du début à la fin, monologue, dialogue : on ressort enjouée, perplexe de ce que l’on a vécu mais en appétit de vie et c’est un cadeau. Merci.

dalie Farah

  • Distribution (suite)

Fabrice Coudert Décors

Agnès Fanget Dramaturgie

Hervé Georjon Création lumières

Charlotte Richard Création costumes

Solal Viala Assistant(e)

  • Production :

Le Cyclique théâtre

Coproduction

Le Caméléon, Le Sémaphore, Salle Claude-Nougaro – Animatis