Bio

Biographie

©Philippe Matsas

BIOGRAPHIE

Par Dalie Farah

Je suis une romancière et dramaturge française d'origine berbère. Je suis née le 22 février 1973 à Clermont-Ferrand. Ma mère était femme de ménage, mon père manœuvre sur les chantiers. Ils sont nés tous les deux en Algérie, elle à Meskiana, lui à Ain Beida. J’ai vécu mes premières années dans un petit village auvergnat, Ponteix, puis à Clermont-Ferrand dans un HLM. J'ai fait des études de lettres, je suis devenue professeure. J'écris depuis mes 10 ans, j'ai envoyé mon premier roman à 32 ans et j'ai été édité à 46 ans. Agrégée, j'enseigne la littérature et la philosophie à des classes préparatoires au lycée Jean Zay de Thiers depuis 2010. Je publie mes romans aux Editions Grasset : Impasse Verlaine (2019, Poche 2021) ; Le Doigt (2021, Poche 2023) ; Retrouver Fiona, (2023, Poche 2024) J'ai entrepris un travail d’écriture théâtral ancré dans ma ville : Gens de Clermont. J'utilise aussi la comédie pour aborder des sujets philosophiques comme L’apocalypse de Suzanne qui interroge la manière d’aimer au XXIème siècle. J'écris et publie aussi des critiques et chroniques (littérature, théâtre, danse, cinéma) sur ce même site et ailleurs.

  Mon premier roman, Impasse Verlaine, a été sélectionné dans une vingtaine de prix et en a reçu dix en 2019/2020 dont le Prix Rémi Dubreuil de la SGDL, le  Prix de l'Association des écrivains de langue française, Prix Littéraire E.N.S. Paris Saclay, Prix des lycéens de la région Rhônes-Alpes. Le second, Le Doigt, a obtenu le Prix de l'Héroïne Madame Figaro en 2021. Mon troisième roman, Retrouver Fiona, fruit d'un travail d'enquête et d'analyse de 10 ans sur un infanticide est publié en 2023.

APPRENDRE

En moins bref. J’aimais l’école pour sa sécurité mais aussi parce que j’aimais bien apprendre des choses nouvelles. J’aimais tout. Les maths, les sciences, l’histoire (la géo, bof), les langues, l’art plastique, la musique. Parce qu’en fait, c’est apprendre que j’aime, c’est ce moment de satisfaction quand une question se résout, quand une chose s’éclaire ; c’est ma drogue, je n’ai aucun mérite. J’ai été scolarisée à l’école Diderot à Clermont-Ferrand.

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APPRENDRE ENCORE

J’ai donc obtenu un bac lettres-mathématiques au Lycée de Montferrand, le lycée Ambroise Brugière : à mon époque, au 20ème siècle, on n’avait pas peur d’accepter que les humains soient ambivalents. A l’université de Clermont Ferrand, j’ai obtenu un diplôme en linguistique et en littérature, je me suis spécialisée dans le XVIème siècle : mon sujet d’étude concerne la démonologie, les loups-garous et surtout les procès que l’on faisait aux présumés lycanthropes.

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ENSEIGNER

Je voulais être journaliste, mais lors d’un stage de professeur au Cavilam à Vichy, je me suis tellement amusée que j’ai changé d’avis : parler littérature, langue et grammaire en faisant le clown, c’était drôle et passionnant. Grâce à une bourse IUFM, j’ai pu préparer le concours dans de très bonnes conditions. Je suis prof depuis 1995. J’ai enseigné au collège en ZEP, à la fac, en IUT, au lycée, en classe prépa ; j’ai enseigné la lecture, le français langue étrangère, la linguistique, la communication, la littérature. Actuellement, je suis professeure au lycée général et technique Jean Zay à Thiers, j’enseigne le français-philosophie en Classe préparatoire scientifique et la culture générale en BTS.

ECRIRE ET ETRE PUBLIEE...

Parallèlement à tout ça, j’écrivais en douce, avec honte, avec plaisir, avec joie, avec peur. J’ai envoyé mon premier manuscrit en 2005 et je suis publiée en 2019 chez Grasset pour mon premier roman Impasse Verlaine. J’ai de la chance et je suis têtue comme la vie. J’ai croisé le chemin de mon éditrice actuelle par l’envoi d’un premier roman qui racontait la vie de Michel Houellebecq à Clermont Ferrand, Juliette Joste travaillait chez Flammarion à l’époque. Elle ne prenait pas mon roman mais m’a encouragée à poursuivre. Ensuite, j’ai envoyé des manuscrits à Juliette selon son évolution (elle a été Free Lance puis chez Belfond) mais aussi à de nombreuses maisons d’édition. J’ai écrit plus d’une douzaine de romans que je refaisais. J’ai eu d’autres encouragements qui m’ont convaincue de poursuivre les envois : Eva Chanet chez Actes Sud, Jean-Marc Robert chez Stock et aussi Geneviève Brisac, tous pour des romans différents. Je gardais leurs messages comme des talismans, malgré les dizaines et dizaines de lettres de refus des manuscrits envoyés par la poste. Mes amies, le père de mes enfants, mes enfants sont là, ils me disent que si, oui, je suis écrivaine.

En 2013, je renonce aux envois. En 2015, je décide de publier des textes sur facebook puis via une association sur un site. Des lecteurs et même un écrivain me donnent leur avis et m’encouragent à publier. Je me renseigne, 1000 euros pour 500 exemplaires chez un imprimeur. Soutenue, je renonce provisoirement à l’auto-édition et j’essaie une dernière fois d’envoyer.
C’est Yves Pagès chez Verticales qui réagit en premier après la lecture de l’avant-dernière version d’Impasse Verlaine et me téléphone longuement. Puis, Juliette Joste, désormais chez Grasset à qui j’ai fait parvenir cette ultime version de mon manuscrit, après plusieurs mois de suspense, me propose un contrat. Une chance inespérée. C’est fait. J’ai une éditrice et une maison d’édition.
Écrire est ce qui me ressemble le plus, ce qu’il y a de plus vrai, de plus intime et profond. Je ne cherche jamais à écrire, j’écris comme ça ; ça me vient tout seul. Désormais, j’ai la sécurité et la confiance d’une éditrice, écrire est devenu une activité naturelle, et même un travail. Je peux faire moins d’heures au lycée et écrire davantage.

MON INSPIRATION

Comme n’importe quel artisan, j’ai un garage avec des bouts de vie (la mienne et celles des gens que je rencontre, que j’observe) et j’écris avec ça. Je suis une écrivaine bio et de proximité ! J’invente mais, j’ai besoin que ce soit incarné, pris dans le vivant, j’écris toujours à partir du réel qui m’entoure, je ne suis pour l’instant pas capable d’autre chose. Le réel est toujours le cadre de mes romans et de mes pièces de théâtre même si mes personnages restent des personnages, mes livres, des romans, mes textes de théâtre, des pièces. Dans la vie comme dans l’écriture, je n’aime pas la mauvaise foi, la triche, je n’aime pas qu’on juge et qu’on condamne, j’aime comprendre.

©Philippe Matsas
©Philippe Matsas
LA LITTERATURE

Aujourd’hui, la littérature qui m’amuse et me nourrit est celle qui dit la vérité des gens, c’est celle qui me touche et me rend joyeuse. Mais je lis de tout, j’aime les contes, les romans de science-fiction, les biographies, les documentaires, pour moi un bon livre est un livre qui offre une expérience de lecture, j’aime qu’un livre crée son univers et aussi un peu sa langue. Un bon livre me rend toujours joyeuse parce que sans beauté, et sans joie, il n’y a pas d’art et de savoir possibles.

TRENTRE TROIS LIVRES DE MON ADOLESCENCE...