Funambule et hypnotique, Meet’in première création de Fat’Fil aux Trans-urbaines de Clermont-Ferrand

Funambule et hypnotique, Meet’in première création de Fat’Fil aux Trans-urbaines de Clermont-Ferrand

Funambule et hypnotique, Meet’in première création de Fat’Fil aux Trans-urbaines de Clermont-Ferrand

C’était au Festival Les Transurbaines de Clermont-Ferrand au Centre Nelson Mandela. Leïla, Josiane et Antoine présentent les artistes dans une salle au public éclectique. C’était hier pour moi, et c’était une chance.

En première partie une création amateur de jeunes filles guidées par la danseuse et chorégraphe Fatima Zahra El Moumni et mis en musique par Philippe Bonnet. Ces jeunes filles présentes de leur vie même m’ont émue de leur simple courage et de l’énergie appliquée de leur danse. Autant de vérité fait tellement de bien. Autant de beauté aussi. L’art des corps demande une exigence et une justesse sans discours et cela ne trompe pas.

Rêv’el toi, I am somebody raconte des jeunes filles qui lisent, des jeunes filles qui cherchent une lumière, qui se lancent des défis, qui expriment en solos, duos, ou foule toute leur joie de danser.

La musique composée par Philippe Bonnet est magnifique, syncopée, jazzy, poétique aussi. Elle accompagne les jeunes filles dans leur quête et leurs improvisations ad lib.

La seconde partie voit le duo Fat’Fil arriver sur scène. Fat comme Fatima et Fil comme Philippe. Tout simplement. C’est sans prétention et d’une force énorme. La convergence esthétique entre le Hip-Hop et le Jazz affirme sa douceur et sa profondeur dans la conception hypnotique du duo. Les boucles musicales de Philippe viennent embrasser le corps désarticulé de Fatima. La Brindille magnifique saccade des mouvements mécaniques et vitaux comme le battement d’un cœur affamé.

Fatima est funambule, funambule dans sa danse et dans la vie, sur le fil d’où elle peut tomber et sans doute s’envoler. Elle cherche au sol, elle cherche dans les airs, elle cherche autour d’elle et ce n’est pas tant la prouesse technique ou l’habileté mais cette tension permanente qui émane d’elle. Fatima meurt et ressuscite quand elle danse et c’est magnifique.

La musique de Philippe Bonnet l’accompagne et vient aussi prendre sa place en phénix qui tourne des boucles et enchaîne sans faux-raccord des mélodies à la fois consolatrices et énergisantes. Le duo contrarie la pesanteur newtonienne et nous hypnotise tout du long.

Ce n’est que le début de cette compagnie, et je leur ai demandé d’écrire pour eux, parce que j’aimerais dans leur merveilleux silence créer les miens, s’ils m’invitent, s’ils le veulent bien. Ce qu’ils saisissent de la vie m’attire et me plaît, c’est l’arrogance d’être artiste sans la prétention de le devoir qu’à soi.

dalie Farah

https://www.transurbaines.com/