La Comédie de Clermont 2023-2024 ? Ce sera pareil en mieux ! Réservez-vos abonnements dès le 21 juin !
19 juin 2023 2023-06-20 8:50La Comédie de Clermont 2023-2024 ? Ce sera pareil en mieux ! Réservez-vos abonnements dès le 21 juin !
La Comédie de Clermont 2023-2024 ? Ce sera pareil en mieux ! Réservez-vos abonnements dès le 21 juin !
La Comédie de Clermont 2023-2024 ? Ce sera pareil en mieux ! Réservez-vos abonnements dès le 21 juin !
Céline Bréant nous accueille dans la salle des pas perdus ; l’équipe est là, chacun à son poste et le public aussi. Toujours cette fébrilité calme et souriante : Céline Bréant a gagné son pari l’an dernier, plus de public, et surtout plus de publics divers. Maintenir un pari gagnant est parfois plus difficile que de le remporter, moi j’y crois toujours.
La présentation de trente minutes propose près de 34 spectacles sans compter les événements spectaculaires qui viennent offrir des moments festifs dans la saison. D’emblée, aux rabats joie qui ânonnent qu’ils ne vont plus à la Comédie parce qu’il n’y a que de la danse, si la présentation vidéo, un peu longuette dans sa juxtaposition peut en donner l’illusion, c’est arithmétiquement faux.
Copieux, ingénieux, inventif et exigeant. Voilà le programme.
En octobre, Hansel et Gretel dans un accommodement théâtre et cinéma s’annonce jouissif, on enchaînera avec Valerian Guillaume et Olivier Martin Salvan dans un Péplum médiéval, art du burlesque et du conte exubérant seront au rendez-vous. J’irai voir 1m80, théâtre documentaire depuis le périmètre d’une prison, voix dissidentes s’expriment contre le pouvoir biélorusse. Les jolies choses, pour les amateurs de danse, où le motif de l’épuisement va structurer l’expression de cinq danseurs soumis ensemble à la même répétition mécanique.
Novembre. Début des frimas, Via Injabulo, danse contre la misère, la pantsula des ghettos noirs africains ; dans le même élan, The Roméo figure une quête entre générations dans une interrogation universaliste : peut-on être héritier d’une danse dont on invente l’origine ? Nous serons nombreux à aller voir Catherine Ringer dans un récital poétique, les textes d’Alice Mendelson ou l’érotisme de vivre. Les amateurs de Rousseau et de son écriture des Confessions pourront en voir une réécriture et une translation d’Alexander Zeldin, où il sera question de fin de vie.
Décembre. Noë, bla bla bla et la métonymie qui sera le fondement esthétique d’une composition chorégraphique : le pied. Un pied a tant à dire, Bérénice Legrand le prouve dans ce spectacle. Dans ton cœur, s’annonce comme un spectacle sur la vie de couple, une romance avec acrobaties, contrebasse, je prends. La fête continue avec Le jour met des nuits à se lever, joli jeu de mots pour cette performance in real life, au Club de la Coopérative de mai.
En janvier m’attire un spectacle d’enfants qui revisite le conte de Pinocchio. Cette performance sans paroles s’annonce malaisante donc intéressante pour interroger les frontières tabous de la transformation forcée des enfants. Ballet de skateboard pour tout le monde en janvier, oui cela existe et je crois peut apporter à penser le corps urbain autrement que par la méfiance et le mépris.
Danser des textes, c’est de la danse ou du théâtre ?
Est-ce l’important quand il s’agit d’écrire des corps de femmes qui ont subi des violences. Black lights, inspiré de la série à succès H24. Question féminine encore ? L’avortement et son droit dans un dispositif théâtral en immersion pour la reconstitution du procès de Bobigny. En 1972, Marie-Claire, jeune fille mineure comparaît car elle a avorté, suite à un viol. Gisèle Halimi la défend. Toujours en janvier, un spectacle musical de Tiphaine Raffier sur la fatalité depuis le roman de Philip Roth, Némésis. Enfin, le merveilleux et incroyable Chœur des amants de Tiago Rodigues, une pièce d’amour, sur l’amour, intime chœur à deux voix.
Février, c’est mon anniversaire et plein de cadeaux en perspective, Molière sur une estrade, comme le théâtre à ses origines médiévales, un chœur de femmes, nymphes reliées par leurs cheveux à une divinité dont elles essaient de se libérer, chant du Moyen-âge et de la Renaissance en polyphonie ; en mars, pourquoi pas du clavecin ? Alors, Voice Noise.
En mars toujours, on retrouve le talent de Mohamed El Khatib avec deux propositions. Un récit autobiographique sur la mort de sa mère, avec cet entremêlement que j’aime entre la sincérité du réel et la liberté de la fiction. Une seconde proposition concerne les collectionneurs de boules à neige. Le véritable documentaire, c’est cela aussi, le détail qui vient dire plus qu’une totalité, l’idée en elle-même c’est déjà de l’art. Décor de cinéma, cinéma en cours, projet de cinéma pour la tentative autobiographique de Christophe Honoré, impossible vérité des familles qui se mentent en se racontant dans Le Ciel de Nantes.
Ça fait déjà beaucoup et on n’est qu’en mars. Plus que onze propositions.
11- San Salvador, spectacle musical et polyphoniques, annonce des sonorités bretonnes, occitanes saupoudrées de techno, folk, rock. 10– Un siècle, vie et mort de Galia Libertad. Nous sommes dans le Bourbonnais, une femme se meurt et c’est la fresque sociale et politique de cette ouvrière dans le textile qui vient dire la trahison politique de la gauche au pouvoir. Histoires de famille et histoire de France, à Montluçon. 9- Art XIII. C’est l’article de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui donne droit à la circulation. Sur scène, une femme et un mur monumental. 8- 14 juillet/7 fois la Révolution (Un diptyque entre fête et révolution) L’exploration du 14 juillet à travers le texte d’Eric Vuillard par la compagnie de Rachel Dufour, Les Guêpes rouges théâtre, propose une véritable participation du public dans ce qui fait le cœur de l’esthétique de cette compagnie : le collectif. L’union fait la force, certes, mais là, il fait théâtre ET révolution. 7– Un spectacle sensible à partir de 6 mois, ou plutôt une expérience sensible en 3 dimensions : (é)Mouvoir. 6/5/4– Collectif toujours l’interprétation New York, où les corps dansent mais aussi théâtralisent l’exil ; en contrepoint Jan Martens le Magnifique dans un solo intitulé Elisabeth gets her way, fait le portrait d’une muse du XXe siècle. Collectif encore, une horde dans Age of Content, pour une interprétation du monde contemporain numérique où la fusion des arts et des styles gomment la frontière entre le réel et le virtuel. 3– Pédagogique, ludique, Une autre histoire du théâtre par quatre jeunes gens, essentielle mise en bouche du mois d’avril. 2– Avant la Terreur, un spectacle déconseillé aux moins de 16 ans sur la folie de Richard III, performance ultra trash par Vincent Macaigne. 1– Rencontre entre la chorégraphe Phia Ménard et le groupe Lifting, danseurs et danseuses de plus de 60 ans.
Et je ne dis rien de tout ce qui passera autour de ces propositions, bals, Festival, pop Corner, visites du théâtre, stages, ateliers, courts-métrages…
Impossible de ne pas trouver à La Comédie de quoi nourrir sa joie.
Bienveillance ?
Un maître-mot dans la présentation de Céline Bréant.
Je n’aime plus ce mot qui a été trop souvent utilisé une arme à la main, je grimace au son du mot détourné par la hiérarchie avant le couperet, avant le jugement, mot hypocrite de ceux qui proposent la bienveillance envers le handicap et font la moue devant la déconjugalisation de l’AH. La bienveillance est hypocrite dans notre monde où la violence est partout et pire encore quand elle est molle condescendance, coquetterie politiquement correcte qui appelle « extrémisme » toute lutte pour le droit des vulnérables.
Pourtant, ce mot a une très belle histoire et désigne une « disposition favorable envers quelqu’un ». Est bienveillant celui qui veut le bien d’autrui ; cela ne peut être une injonction, c’est une disposition, une transformation volontaire de son action. Ainsi dans la pièce d’Eschyle, la vengeance des Erynies est abandonnée, la loi qui veut que le sang soit puni par le sang est abandonnée au profit de la justice. Les furieuses Erynies deviennent les Euménides, c’est-à-dire les Bienveillantes.
Les Bienveillantes veillent, elles veillent pour que justice soit rendue. La Bienveillance n’est pas un doudou moelleux et sucré, la bienveillance c’est un acte politique et social, c’est un engagement, en cela la Comédie de Clermont en fait écho : dire le monde et user de la joie comme subversion c’est le possible contre la malveillance. Oh, ne soyons pas naïf, ça ne tuera pas le mal, mais cela le découvrira, cela nous donnera puissance, pulsion de vie pour éteindre son ombre au moins dans nos cœurs.
dalie Farah
Présentation vidéo par Céline Bréant ici : https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=FGp2rpc1Ukk&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Flacomediedeclermont.com%2F&source_ve_path=MjM4NTE&feature=emb_title&a
Site de la Comédie : Actualités – La Comédie de Clermont-Ferrand scène nationale (lacomediedeclermont.com)